L’année 2014 marque le 50e anniversaire du coup d’État militaire qui renversa le gouvernement démocratique du président brésilien João Goulart et fut le début de vingt-et-un ans de dictature militaire (1964-85). Les deux décennies suivantes s’accompagnèrent de limitations rigoureuses des droits civiques, ainsi que de censures de la presse, du théâtre et du cinéma. On y observa un usage systématique de la torture afin de réduire l’opposition au silence, et des mesures appuyées par l’État qui causèrent la mort et la disparition de centaines d’opposants au régime.
Le contexte actuel de retour mémoriel, avec la mise en place des Commissions de la vérité, nous invite à revisiter cette période et la très vaste littérature produite sur la question par des historiens, des sociologues, des politologues aux approches les plus diverses. Le débat reste intense, au Brésil mais aussi à l’étranger, dans les milieux du « brésilianisme ».
Le colloque
La revue Brésil(s). Sciences humaines et sociales organise ainsi un colloque international de deux jours sur la dictature brésilienne, qui coïncide avec la publication d’un dossier sur ce sujet (numéro 5, mai 2014), coordonné par James Green (Brown University).
Lors de cette manifestation, nous entendons présenter en France le débat brésilianiste sur la question dans toute sa richesse et sa complexité, tout en l’intégrant dans un contexte international, à travers des approches comparatistes et des réflexions novatrices. Les intervenants seront à même de montrer la vitalité de cette production, qui se renouvelle sans cesse, nourrie par l’ouverture de nouvelles archives, par le nouveau contexte mémoriel et par l’occasion de l’anniversaire du coup d’État, dont bénéficient de nombreux projets scientifiques et éditoriaux.
Ces journées seront organisées autour de quatre themes : la nature du régime, la production culturelle, la résistance et les droits de l’homme, et enfin, mémoire, heritage et perspectives comparées.
Une table ronde
De plus, dans le cadre du groupe de travail “Migrations et espaces urbains”, coordonné par Mônica Raisa Schpun, une table ronde est organisée le 10 juin à l’EHESS, bâtiment Le France, sur le thème de l’exil brésilien sous la dictature.